Éditions VillaRrose

tempérament et caractère
selon les sexes

- la femme -

par Alfred Fouillée

préface de Françoise Héritier, professeur au Collège de France

images de Stéphane Calais

« Dans le rapport des sexes, on a presque toujours négligé les considérations biologiques qui seules, cependant nous semblent éclairer tout le reste... »
Alfred Fouillée



Alfred Fouillée (1838-1912), figure prolixe de la IIIe République, publia plus d’une vingtaine d’ouvrages consacrés à la philosophie, la sociologie, la morale... Au delà de ses diplômes, de ses compétences reconnues, il montre une personnalité attachante. En effet, bien qu’ayant eu très tôt la charge de sa famille, cet autodidacte, reçu premier à l’agrégation de philosophie en 1864, est sollicité par Gambetta ébloui par sa thèse sur la liberté. Fouillée refuse pourtant d’entrer en politique préférant l’indépendance d’une vie consacrée à la recherche. Dépassant les conventions, il épouse Augustine, femme divorcée, dont il élèvera et adoptera le fils. Celle-ci, sous le pseudonyme « G. Bruno » — en hommage à Giordano Bruno — publie le manuel incontournable de plusieurs générations d’élèves : Le Tour de France par deux enfants.
C’est cet homme résolument moderne qui publie en 1895, Tempérament et caractère selon les individus, les sexes et les races. De ce volume de 400 pages, les Éditions VillaRrose ont choisi de rééditer le chapitre III concernant la Femme. Car il s’agit d’un traité passionnant sur le déterminisme biologique défendant l’hypothèse selon laquelle le comportement de l’individu est lié à la nature de son sexe. Partant de la formation de l’embryon et s’appuyant sur une découverte récente qui détermine l’apport égal des deux sexes dans sa constitution, Alfred Fouillée est convaincu du progrès que peut apporter ce nouvel acquis scientifique. Pour sa démonstration, il retrace, avec talent et culture, l’histoire de la différence sexuelle et dénonce l’absence de considération dont les femmes ont été victimes en rapportant des propos alors communément acceptés. Par exemple, selon Mantegazza, le suicide est plus rare chez la femme car elle serait moins sensible à la douleur. Selon Schopenhauer, l’aptitude des femmes à s’occuper des enfants provient du fait qu’elles sont elles-même futiles et bornées...Conduit par un idéal de justice, fidèle à sa pensée progressiste, Fouillée a écrit ce texte dans l’intention louable de réhabiliter le statut de la femme au sein de la société. A cette lecture, ses contemporaines ont dû se sentir honorées par l’inventaire de leurs qualités féminines exaltées. Se sont-elles leurrées ?

Oui, selon l’éminente anthropologue Françoise Héritier, professeur au Collège de France, qui pendant 30 ans a entrepris des travaux reconnus dans le monde entier afin de dénoncer l’immense malentendu qui régit les rapports entre les deux sexes. Selon elle, la différence sexuelle n’est qu’une construction sociale instaurée depuis des siècles pour justifier de la domination masculine. Dans son brillant essai qui préface le texte d’Alfred Fouillée, Françoise Héritier démontre comment ces qualités féminines obéissent à une mécanique réductrice et en quoi la célébration de « l’éternel féminin » apparaît comme un piège.
Depuis quelques années, le succès des livres de sociobiologie, prolongation moderne du déterminisme biologique (ex. : les hommes ont une vision à longue portée, les femmes développent un regard plus périphérique), répond à celui des ouvrages, films, expositions portant sur l’accès et le destin des femmes au pouvoir. Cet engouement collectif, qui dépasse la conjoncture, entérine l’à-propos de cette question qui reste fondamentale.

Stéphane Calais est né en 1967, il vit à Paris. Dans ce livre, il manifeste en peu de signes la magie de l’apparition propre au dessin : neuf esquisses dans lesquelles sont tracées avec virtuosité des silhouettes de fleurs qui s’abandonnent sur ces pages pour rendre un hommage élégant à la confusion des genres.



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"Après l’immense "Sens du beau chez les bêtes" de J.-C. Lévêque, les éditions VillaRrose ressuscitent un traité de philosophie délicieusement obsolète."

Eric Loret, "Libération".

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Parution : mars 2007

108 pages
10,5 x 16,5 cm
9 ill. noir et blanc
9 Euros

isbn 29510883-4-5


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Stéphane Calais

Stéphane Calais revendique un côté touche-à-tout et des influences variées. Il revisite les contes, les légendes et les icônes populaires et les mêlent à un univers qui fait coexister abstraction et figuration.
Depuis 1992, Stéphane Calais utilise des techniques diverses qu’il détourne de leurs fonctions habituelles. Le dessin devient monumental, la sculpture, fragile, la peinture apparemment désinvolte. Son travail sauve de l’indifférence les formes désavouées de l’esthétique : illustrations, objets kitsch, dessins d’humour, objets de rebut et autres sont manipulés, transformés jusqu’à ce que surgisse leur essence de fétiche. Il ne décrit pas une réalité de surface mais restitue au contraire une aura au visible.

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