Éditions VillaRrose

LES ARAIGNÉES

par Émile Blanchard, membre de l’Académie des sciences

préface de Bernard Marcadé

« Nous venons parler d’un sujet que la foule dédaigne, méprise, abomine. Ne voudra-t-on pas aujourd’hui connaître un peu la vie des bêtes les mieux douées sous une infinité de rapports et les plus insociables qu’il y ait au monde : les araignées ? »



Quand, Émile Blanchard (1819-1900), éminent naturaliste, membre de l’Académie des sciences, publia ce curieux texte en 1886, il choisit une revue scientifique.
Pourtant, son exploration de l’univers « dédaigné » des araignées, « les bêtes les mieux douées sous une infinité de rapport et les plus insociables qu’il y ait au monde », transcende largement le sujet. Grâce au ton jubilatoire allié à la minutie des observations, la réhabilitation s’opère. La Bête devient Belle.
L’apparition d’un texte aussi sophistiqué et insolite en 1886, l’année même du Manifeste du symbolisme de Moréas, suffirait à l’inscrire parmi les symptômes d’une époque qui, à travers ses artistes, ses écrivains, ses savants, s’est passionnée pour les figures tortueuses d’un imaginaire qu’on appellera plus tard l’inconscient.
Les araignées ont conquis chez l’homme la place peu enviable d’archétype de la répulsion.
Leur aspect, leurs géométries accompagnent toutes les célébrations de la terreur : contes de fée, films d’épouvante, gravures, jouets... Aucun « produit » associé à l’horreur ne l’oublie. Le progrès de la technique ou de l’organisation sociale ne parvient pas à balayer cette empreinte archaïque. Loin d’être estompé par les élans de la modernité, cette curieuse aventure d’une forme du vivant dans notre imaginaire ne cesse de connaître de nouvelles expressions. Le succès de Spiderman, ou d’Arachné, le film de Cronenberg, et bien d’autres cristallisations en témoignent.

Bernard Marcadé explore dans la préface les avatars philosophiques et artistiques de cette icône de la terreur. Critique d’art et professeur d’histoire de l’art et d’esthétique à l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise, il a notamment publié : Éloge du mauvais esprit, La Différence, 1986 ; Eugène Leroy, Flammarion, 1994 ; Il n’y a pas de second degré, Jacqueline Chambon, 1999 ; Isidore Ducasse, Seghers, 2002. Avec Marie-Laure Bernadac, il fut le concepteur du livre Fémininmasculin. Le sexe de l’art, catalogue de l’exposition homonyme, dont il assura le co-commissariat, qui se tint au Centre Pompidou, en 1995.



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" ...et songer, en relisant ce texte singulier, aux mille et une autres façons qu’ont les aranéïdes de forcer votre admiration, voire votre affection."

Catherine Vincent, "Le Monde"

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Parution : mars 2003

100 pages
10,5 x 16,5 cm
15 ill. noir et blanc
9 euros

isbn 2-9510883-2-9


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